Face au défi de l'information, que fera notre école aujourd’hui et demain ?

Face au défi de l'information, que fera notre école aujourd’hui et demain ?

Les sociologues n’ont cessé de discourir depuis quelques années sur l’école et même de sa crise dans certains cas.

Dans tous les pays, la réforme de l’école et du système éducatif est souvent l’une des préoccupations centrales des pouvoirs publics.

Aujourd’hui, l’école de demain apparaît comme l’un des thèmes essentiels du débat sur le devenir de la société, car si l’école doit changer, c’est parce que son environnement est soumis à des transformations fortes.

Le débat porte notamment sur la place de la technologie de l’information et de la communication (pc et internet) qui pénètre l’école où régnaient la parole de l’instituteur, le livre et le cahier.

La télévision a déjà affaibli le rôle de socialisation traditionnel de l’école ; avec l’amplification démesurée des images et la banalisation de l’accès aux médias en général, la parole de l’instituteur et les mots des livres se heurtent fortement aux pouvoirs des stars de tous genres et aux récits des feuilletons.

L’ordinateur n’est-il pas alors la continuation de cette “désacralisation” de l’école ?

Celle-ci est-elle dans l’obligation d’accepter cette technologie pour demeurer moderne et pour ne pas rester un territoire clos, hors du monde ?

Qu’il soit une chance ou non pour l’école, un élément de sa modernité ou au contraire un facteur de sa régression, l’ordinateur n’est pas en réalité le véritable enjeu, mais c’est l’information qui est aujourd’hui le vrai défi auquel fait face l’école, car nos enfants vivent désormais dans une sorte de “jungle informationnelle”.

Outre les centaines de chaînes télé, l’internet est partout et l’accès au réseau dans les écoles, les maisons de jeunes, les lycées et les universités et à la maison ouvrent progressivement à nos enfants et à nos jeunes les grandes portes d’un univers informationnel chaque jour plus grand.

Nos enfants ne seront pas à l’abri de ce qui se prépare dans les laboratoires où l’on fabrique des machines qui seront encore plus dociles et qui cultivent en nous cette idée de la disponibilité de l’information et du simple effort de sa collecte.

Quel sera le rôle de l’enseignant demain à l’école, aux lycées et à l’université si l’information est là, disponible, à portée de main ? il est peut-être temps que les enseignants se posent cette question. Certains disent que l’information n’est pas la culture, la première est l’immédiateté, la seconde est l’héritage et la transmission.

Dans ce sens, l’école n’informe pas seulement, elle éduque, ce que ne peut faire le réseau, ni la machine. 

L’école demeurera un lieu d’héritage, de transmission et d’éducation, et l’enseignant ne peut pratiquer une “petite pédagogie” qui fait de lui une source de savoir livré à un élève passif.

Cet élève change, il a besoin d’un enseignant qui l’aide à vivre dans le monde, limiter la place de la machine (outil de travail), car l’information à besoin d’être expliquée, c’est explication du monde et de ses transformations, comprendre, apprendre à vivre et à être,  car certes la machine nous relie les uns aux autres, mais peut-elle nous apprendre à vivre ensemble ?